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La newsletter de veille et d'analyses médias par CosaVostra

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Par Cyrille Frank
27 mars · 4 mn à lire
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Google Sandbox : 8 raisons de se méfier

Les éditeurs sont très inquiets du projet de Google de remplacer les cookies par son système "Privacy Sandbox".

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Par Cyrille Frank, François Defossez, Laura Pironnet, Samy Snider, Orlane Tonani.

Bonjour à toutes et à tous,

Cette semaine ou vous parle du système Privacy Sandbox censé remplacer les cookies au plus tard à la fin de l’année. et le moins qu’on puisse dire c’est que ni les éditeurs, ni les agences média ne sont convaincus.

On vous détaille les différentes raisons de cette nouvelle menace pour les revenus des éditeurs (et la performance des marques).

Parmi nos derniers inscrits on salue ceux en provenance de La Semaine, Nice Matin, l’ESJ Lille, Médiaprayt, Stupmedia… et merci à toutes et à tous de nous être fidèles !

Bonne lecture :)

[L’équipe Médiarama]


🔎 La suppression des cookies tiers par Google prévue cette année soulève des inquiétudes chez les éditeurs et annonceurs.

[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]

L’autorité de la concurrence et des marchés anglais (CMA) a récemment menacé d'interdire à Google de mettre en œuvre la Privacy Sandbox. Pour rappel, il s’agit du système mis en place par Google pour compenser la fin du recueil des cookies des internautes via Chrome.

Google ne peut pas procéder à la dépréciation des cookies tiers tant que nos préoccupations ne sont pas résolues”, a déclaré la CMA dans son dernier rapport (pdf en anglais) sur Sandox”. Parmi ses inquiétudes :

1️⃣ Un ciblage entre les mains de Google : Topics permet aux annonceurs de cibler les lecteurs via le navigateur Chrome qui suivra les thèmes pour lesquels les utilisateurs ont manifesté un intérêt.

Par exemple, si un annonceur souhaite toucher des utilisateurs intéressés par le “sport”, tout éditeur utilisant Topics pourra afficher une annonce aux utilisateurs dont “sport” était l'un des cinq principaux sujets de navigation au cours de la semaine précédente.

C'est le système et non l'éditeur qui choisit les étiquettes des sujets. L'objectif est de cibler les internautes, tout en gardant leur historique de navigation privé des annonceurs et des éditeurs.

2️⃣ Un ciblage publicitaire moins précis : le système Topics est perçu comme limitatif, avec une liste de sujets prédéfinie par Google, au détriment de la diversité et de la précision du ciblage.

3️⃣ Une position dominante Inquiétante : la centralisation par Google du contrôle sur les sujets et le ciblage suscite des craintes d'abus de position dominante et d'effets néfastes sur la concurrence.

4️⃣ Un désavantage pour les éditeurs de niche : les limitations dans la gamme des sujets disponibles pourraient désavantager les petits éditeurs spécialisés, au profit des grands éditeurs généralistes.

5️⃣ Un impact négatif sur les revenus publicitaires : les éditeurs craignent une baisse significative de leurs revenus, avec des estimations allant jusqu'à 30%.

6️⃣ Une solution compliquée et coûteuse : l'implémentation de Privacy Sandbox est jugée complexe, nécessitant de multiples intégrations API, ce qui pourrait freiner son adoption par les éditeurs.

7️⃣ Une méthode opaque : en programmatique, aucune précision sur la différence de prix de l'enchère qui a permis de gagner vis-à-vis de ses concurrentes. On sait juste que l’impression a été délivrée.

8️⃣ Le faible volume des audiences concernées : sans doute moins de 1% – entre ceux qui ne consentent pas et ceux qui ne disposent pas des dernières versions de Chrome.

Conclusion

Les éditeurs doivent s'adapter à un environnement sans cookies tiers, tout en tâchant de préserver leurs revenus publicitaires. Le manque de transparence de Google et le ciblage flou restent des préoccupations majeures.

👉 Lire l’article de Press Gazette en anglais

👉 Privacy Sandbox en France : les griefs et les inquiétudes s'accumulent (JDnet)


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📊 Les chiffres qui comptent

  • Google SGE pourrait coûter 2 milliards $ de pub aux éditeurs U.S.

L'expérience générative de recherche pourrait entraîner une baisse du trafic de recherche jusqu'à 60 %, entraînant une diminution des revenus publicitaires numériques. L’étude provient de Raptive, une régie publicitaire américaine qui a comparé les SERP actuels de Google avec les nouveaux résultats SGE. Pour ce faire, elle a analysé pour les 1 000 principaux mots-clés générateurs de trafic de ses clients.

  • 94% des liens SGE sont différents des résultats organiques

C’est ce que révèle une étude d’Authoritas, éditeur de solutions popur le SEO. Celle-ci révèle en effet que 94 % des liens dans les réponses générées par l’IA de la SGE n’apparaissent pas dans les 10 premiers résultats de recherche organiques.

  • Le taux d’engagement des posts sur LinkedIn a augmenté de 44%

Il atteint 3,84% en 2024 en moyenne pour les posts de pages (bien plus faible que pour les comptes perso). Le type de format qui fonctionne le mieux est le carousel d’images avec un taux de 6,10% en moyenne. Mais les vidéos sont les contenus les plus partagés (4 par post en moyenne)

🎧 Le défi de Médiapart : être accessible, populaire et attirer les jeunes

[Par François Defossez, Head of medias]

Cette semaine, je reçois Carine Fouteau, nouvelle directrice de publication et présidente de Mediapart, qui prend la succession du média après le départ d’Edwy Plenel, son cofondateur historique.

  • Une direction très féminine : Mediapart est aujourd’hui le seul média dirigée par 4 femmes aux plus hauts postes (Cécile Sourd, Valentine Oberti et Lénaïg Bredoux)

  • Les nouveaux champs éditoriaux : l’écologie (avec des enquêtes et le recrutement de deux nouveaux enquêteurs) et la crise climatique traité au quotidien

  • L’ambition : faire un média “populaire” : en assurant que l’information est lisible et accessible – par un travail sur l’écriture, mais aussi sur l’image et les nouveaux formats (avec le live Twitch, podcasts, etc)

👉 Pour écouter l’émission c’est ici

🎧 A écouter aussi !

[Par Laura Pironnet, Podcast Production Manager chez CosaVostra]

Le podcast pionnier Serial fête ses 10 ans avec une 4e saison

Le podcast américain Serial, devenu un succès d’écoutes mondial, a littéralement bouleversé le petit milieu du podcast - mais pas uniquement. 

Lancé en 2014, il aborde le genre des histoires criminelles de manière totalement inédite. Dans ses premières saisons, la journaliste Sarah Koenig propose une contre-enquête sur un meurtre datant de 1999. Une lycéenne de Baltimore est retrouvée étranglée et un an plus tard, son ex-petit ami est condamné à la perpétuité.

Le podcast le plus téléchargé de l’Histoire (+300M d’écoutes sur la saison 1) n’a pas que les chiffres pour se vanter. Le travail de la journaliste a permis de rouvrir l’enquête en 2018. En 2022, la justice américaine annule la condamnation de l’accusé Adnan Syed.

Entre-temps, en 2020, le New York Times rachète la société de production à l’origine de Serial pour un montant entre 25 et 30 millions de dollars. 

Et c’est à l’occasion de son 10e anniversaire, que le podcast référence démarre une nouvelle saison. A partir du 28 mars, les auditeurs du monde entier pourront découvrir des témoignages inédits autour de l’histoire du camp de Guantanamo.


🗞️ Du côté des médias

📱 Du côté des plateformes


🤖 Et arriva l’IA…


💡 Ça nous a intéressés

Les discussions sur les réseaux sociaux ne sont pas plus toxiques qu’avant

C’est ce que révèle une étude de Nature qui a analysé des millions de conversations “toxiques” sur les réseaux sociaux depuis 34 ans (apparition de Usenet en 1980). “Le comportement toxique est un aspect profondément enraciné des interactions numériques" résume le directeur d’étude. Autres enseignements :

  • Les conversations prolongées sont plus sujettes à la toxicité et à la polarisation lorsque des points de vue divergents lors d’un débat, quel que soit le réseau utilisé et la période.

  • L’étude suggère aussi que les interactions toxiques ne dissuadent pas les utilisateurs de s’engager, mais qu’ils participent activement aux conversations.

  • Par ailleurs, la toxicité n’augmente pas nécessairement à mesure que les discussions évoluent.


🕵️ Offres d’emploi


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