Aux Etats-Unis Les Républicains boycottent certains médias. Chez nous, c'est plus le "news hacking" qui interpelle.
Image d'illustration réalisée via MidJourney
Par Cyrille Frank, François Defossez, Laura Pironnet, Samy Snider, Orlane Tonani.
Bonjour à toutes et à tous,
Cette semaine on réfléchit au problème de la désintermédiation qui pose de sérieux soucis démocratiques outre-Atlantique depuis l’émergence du Trumpisme et du mouvement MAGA. En France, c’est plutôt le “hacking” de l’actualité par certains politiques qui pose problème.
On salue l’arrivée parmi nos nouveaux lecteurs, ceux de FranceTV, Rossel, l’ACPM, Les Echos, CMI… et merci à toutes et tous de nous lire fidèlement. 😍
Bonne lecture :)
🔎 Aux Etats-Unis, les Républicains boycottent la presse, avec succès. En France, les médias sont surtout détournés.
[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]
📍Rhétorique anti-média. Le parti MAGA (“Make America Great Again”) de Donald Trump critique violemment les médias, les qualifiant de "fausses nouvelles" ou d'"ennemi du peuple". Ces discours ont entraîné une augmentation des menaces de violence contre les journalistes et contribue au déclin de confiance des citoyens (pdf) envers leurs institutions, et notamment les médias.
📍Boycott médiatique. Les Républicains appellent à éviter la presse ou tout média critique. Par exemple, en février 2024, le président du Parti républicain du comté de Hamilton, dans l'Ohio, a demandé aux candidats républicains de ne pas répondre à une enquête électorale du Cincinnati Enquirer.
📍Communication directe. Grâce à l'essor des médias sociaux et autres outils de communication directe, les politiques peuvent désormais s’adresser directement aux électeurs, réduisant ainsi leur dépendance à l'égard de la presse. Donald Trump a même crée son propre réseau social “Truth Social” en octobre 2021, suite à son éviction de Twitter après la tentative de putch du Capitole.
📍Agenda setting. La stratégie décalée des Républicains Trumpistes influence l'agenda des médias en mettant en avant certains sujets et en définissant le ton de la discussion. A l’image du débat sur les immigrants qui occulte les questions sociales et économiques outre-Atlantique.
Et en France ?
📍Discours anti-média. Depuis 2012, plusieurs personnalités politiques dénoncent le traitement médiatique quand il leur est défavorable, fustigeant “un système” trompeur, corrompu ou injuste.
📍”News Hacking”. Toujours dépendants des médias (notamment audiovisuels), LFI (ou Sandrine Rousseau) n’ont pas cherché à les boycotter, mais à orienter leurs sujets de discussion (leur “agenda”). En jouant la provocation, afin de stimuler une réaction et faire parler de soi. Et en exploitant le ressort économique des chaînes d’information en continu : la quête d’audience.
Conclusion
Le boycott ou la provocation devraient plutôt être traités par l’indifférence des rédactions. Le “news hacking” pose aussi la question de la régulation des chaînes qui pratiquent cette course à l‘audience délétère pour la qualité de l’information. Une régulation sollicitée récemment par le Conseil d’Etat sur la question du pluralisme. Ce sujet est aussi une invitation pour les médias à se rapprocher de leurs audiences : écouter leurs besoins, refléter leur préoccupations, valoriser les bonnes initiatives… Il y a urgence !
Le FT compte plus de 1,4 million d’abonnés, dont plus d’un million d’abonnés numériques.
Le journal mesure aussi sa performance via “l’audience payante mondiale”, une mesure qui inclut les abonnés mais également les personnes qui paient pour le contenu FT par d'autres moyens, comme par le biais d'événements live ou de services (FT Specialist). Le quotidien économique vise une audience mondiale payante de 3 millions de personnes d’ici 2028 (versus 2,6 millions aujourd’hui).
Les auditeurs sont 2,5 fois plus nombreux à tester un nouveau podcast s’il y a une vidéo
C’est le constat fait par Claire Hazan, directrice des podcasts chez Spotify. Silvain Gire, cofondateur et ex-patron d’Arte Radio, ajoute : “depuis qu’on s’est mis à la vidéo, on réalise sur YouTube entre un quart et un tiers de nos audiences”.
Il y a 12 millions d’abonnements au streaming audio en France Cela représente un taux de 16% dans la population française. C’est moins que nos voisins anglais (26,5%) ou allemands (17,5%). En cinq ans, le chiffre d’affaire de l’abonnement en France n’a pas décollé à l’instar de ses voisins, précise le SNEP (syndicat national de l’édition phonographique)
L’objectif : réunir des personnalités de “différents bords” pour faciliter la rencontre d’opinions diverses. Recréer des rendez-vous de débat tels que “Ce soir (ou jamais !)” ou “C à vous” sur le web
Le modèle d’affaire : Ad breaks, sponsoring, brand content et agence de RP (40% du CA)
Les réussites : 10 M de vues auprès des 18-34 ans, 24 employés, rentable !
L’ambition : devenir un mass media et se développer sur l’actualité d’info générale
[Par Samy Snider, UX Design Director chez CosaVostra]
Aujourd’hui on évoque la mise en avant des newsletters du magazine américain Foreign Policy. Il est très fréquent d’ordinaire de voir un encart d’inscription à une newsletter dans le corps d’une page. Là, ce média va plus loin en permettant à l’utilisateur de s’inscrire directement via un sous-menu qui s’affiche après avoir sélectionné l’entrée “newsletters” du header et ce, sans quitter la page sur laquelle il se trouve.
Marsactu offre un accès gratuit à tous ses articles depuis les centres sociaux marseillais et un certain nombre de cafés partenaires. Trois vertus de cette initiative :
Lutter contre la fracture informationnelle
Retisser un lien entre le public et les médias
Revenir au centre de la conversation, en occupant les espaces de socialisation
📍Mediarama fait partie de Cosavostra, cabinet de conseil et agence digitale
📍Mediarama est leader en France dans son activité de conseil pour les médias avec plus de 100 médias accompagnés sur plus de 140 projets.
📍L’agenceemploie une centaine d’experts (studio UX / UI, développement / intégration, acquisition / growth), et des consultants triés sur le volet (formation, recherche de financement, conseil)
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Cyrille Frank
Formateur, consultant pour les médias, fondateur de mediaculture.fr, directeur de la formation et de la transformation numérique chez @CosaVostra