Nous consultons beaucoup moins l'actu politique qu'on le prétend. Y compris les ultra-curieux, ouverts à la nouveauté et à l'expérience.
Réalisé avec Midjourney
Par Cyrille Frank, François Defossez, Laura Pironnet, Samy Snider, Orlane Tonani.
Bonjour les Mediaram’addicts,
Bienvenue à nos derniers lecteurs et lectrices de Bayard, Le Progrès, Le Journal des entreprises, CMI, Parlonsclimat… et tous les autres ! On approche des 4000 abonnés : merci !
Cette semaine, on parle de ce qui motive notre consultation d’information. Et on évoque notre tendance à surestimer cette consommation, pour plusieurs raisons.
Bonne lecture !
[L’équipe Médiarama]
[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]
Des chercheurs des universités de Berne et d'Amsterdam ont examiné la façon dont nous consommons l’information. Ils ont découvert combien nous nous mentons à nous-mêmes.
Ils ont comparé les déclarations de 378 Allemands avec leurs usages réels, grâce à un traqueur installé sur leur navigateur web.
📍A la question “combien de jours par semaine consommez-vous des informations politiques en ligne ?”, la réponse moyenne a été de 3,45 jours. La réalité mesurée via le navigateur web n’était que de 1,09 jours.
📍Au total, 70 % des personnes surestiment leur consommation d’actualités, notamment politique.
📍Les enquêtes déclaratives montrent que les grands consommateurs d’actu obtiennent un score élevé en termes d’”ouverture à l’expérience”, l’un des cinq grands traits de personnalité. Ils consulteraient l’information politique environ 2,6 jours de plus par semaine que ceux qui obtiennent le score le plus faible sur ce trait. Sauf que leur historique en ligne ne confirme pas ces déclarations.
Pourquoi ce “mensonge” ? Pour le bénéfice psycho-social. La consommation d'informations politiques satisfait l'image de curiosité intellectuelle que les gens ont ou veulent donner d'eux-mêmes.
📍Le névrosisme, lui, est corrélé à une sous-consommation d’informations politiques en ligne. Logique : les névrosés contournent toute information susceptible de renforcer leur détresse psychologique.
Toutefois, là encore, cette population sur-estime sa consommation d’infos.
Comment expliquer cette différence ? Ils ont tendance à être plus anxieux face aux évaluations négatives des autres. Ils miment donc un comportement par bais de désirabilité sociale. Ou bien ils ne sont tout simplement pas conscients de leur tendance à l’évitement.
Cette nouvelle étude montre à quel point, les études déclaratives souvent être confrontées à la réalité des usages. On le sait, tout le monde regarde Arte et personne ne lit Voici 😉 . Elle montre aussi un rapport plus complexe entre les traits psychologiques et les comportements.
Les extravertis consomment-ils plus d'informations pour en discuter avec d'autres personnes ? Ou les introvertis consomment-ils plus d'informations parce qu'il s'agit généralement d'une activité solitaire ? Les personnes très consciencieuses ressentent-elles un devoir civique d'en savoir plus sur leur communauté - ou sont-elles rebutées par des reportages qui se concentrent sur ce qui ne va pas ?
D’où la nécessité de bien comprendre aussi le bénéfice réel des contenus que l’on produit. S’agit-il d’enrichir intellectuellement le lecteur ? Ou de le rassurer sur la qualité du média qu’il consulte et de le valoriser auprès d’autrui ? Evidemment, c’est souvent un mélange de tout ça…
On vous a partagé cette newsletter ? Recevez les prochaines chaque mercredi matin :
C’est ce que révèle notamment le rapport mondial 2024-2025 sur l'innovation dans les médias. Le rappport a été publié par la FIPP (fédération internationale de la presse périodique) lors de son congrès annuel. Autres chiffres clés :
Avec la fin des cookies tiers, les éditeurs doivent se concentrer sur leurs données propriétaires. Ils risquent de perdre 10 milliards $ en revenus publicitaires.
Moins de 3% de leur trafic provient d'utilisateurs connus (les 97% restants ont une faible valeur pub).
C’est ce qu’a perdu le Washington Post l’an dernier. Le site a aussi vu une baisse spectaculaire de 50 % de son audience depuis les sommets de 2020. Pour redresser la situation, plusieurs idées :
Le fameux paiement à l’article via un service comme Apple Pay (vous savez ce que j’en pense)
Des niveaux d'abonnement supplémentaires pour les professionnels baptisés Post Pro et Post Plus
L’intégration de l’IA dans les produits du groupe : synthèse vocale des newsletters, chatbots etc.
[Par François Defossez, Head of medias]
Cette semaine, j’ai le plaisir de recevoir à nouveau Emmanuel Alix, directeur du pôle numérique de L’Équipe.
Les chiffres : 200.000 abonné(es) malgré la fin de la distribution Canal+ et sans kiosque numérique
La stratégie : la plateformisation de L’Équipe à partir de 2021 avec les documentaires, le live et l’accélération de l’abonnement numérique
Le défi : mieux monétiser les audiences “occasionnelles” (1.5M de pages vues par mois), notamment en passant au 100% logués (meilleure UX = meilleur engagement + ciblage = meilleur tarif pub)
👉 Pour écouter l’émission, c’est ici
Le projet du RN de privatiser l’audiovisuel public fait chuter TF1 et M6 en Bourse
La métamorphose des stratégies d'influence informationnelles russes
Mort de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, combattant d’un journalisme libre
Particle, une nouvelle application de lecture d'actualités s’associe à Reuters pour collaborer sur de nouveaux modèles commerciaux. Ses fondateurs ont même levé près de 11 millions $.
Pourtant, récemment Twitter Post News a fermé ses portes, après s'être associée à des éditeurs pour expérimenter l’achat d’article à l’unité via micro-paiments. Artifact, autre agrégateur de news intelligent a jeté l’éponge aussi et est désormais intégré à Yahoo.
👉 Alors pourquoi ça marcherait cette fois ? Les fondateurs de Particle promettent d’offrir une meilleure façon de comprendre l’actualité en analysant tous les différents angles d’une histoire à l’aide de l’IA.
Le 49e Congrès de la PHR aura lieu le 13 et 14 juin prochain à Bayonne. Si vous y passez, n’hésitez pas à venir nous y saluer, on a un stand !
Arrivée sur TikTok de l’ancien président des Etats-Unis (avec une 1e vidéo à plus de 90 millions de vues) Une victoire pour le réseau social dans son combat pour ne pas être banni du sol américain.
Les « Communautés » arrivent sur Messenger, vers une concurrence avec WhatsApp
Meta travaille sur un nouveau bouton permettant de passer des stories aux statuts en un clic
TikTok expérimente les “Streaks” dans les messages directs, analogues à Snapchat
Ensemble, traçons la route
Pour une fois, on ne va pas parler de médias, mais de voitures ! Vous connaissez Stellantis ? Moi je ne connaissais pas bien, je pensais que ça se réduisait à Peugeot et Citroën. Bon en fait, c’est plus de 15 marques différents (Chrysler, DS, Maserati, Jeep…) et près de 250 000 collaborateurs dans le monde, et c’est surtout un groupe qui investit sur tous les sujets d’avenir; Decarbonation, redistribution salariale, mixité et inclusion… Ça bouge beaucoup chez Stellantis et si vous voulez changer de secteur et participer à cette transformation, passez le message !
Pour plus d'informations sur les initiatives et les engagements de Stellantis, veuillez visiter leur site. Étapes clés RSE | Stellantis
#CarbonNetZero #Sustainability #SkillsForTheFuture #StellantisDareForward
Apple va déployer l’IA dans tous ses produits via “Apple Intelligence”
11 plaintes contre Meta, qui veut collecter des données en Europe pour entraîner son IA
Intelligence artificielle : l'antitrust américain sur le pied de guerre
DuckDuckGo dispose enfin d'un accès aux IA de référence. Désormais, vous pourrez utiliser les modèles GPT-3.5 Turbo d'OpenAI ou Claude 3 d'Anthropic à travers ce navigateur.
BFM Grand Lille / Grand Littoral recherche son(sa) chef(fe) de bureau
Le Quotidien de la Réunion recherche un chef d’édition print et numérique - Envoyez votre CV à resa.regiepub@lequotidien.re
📍Mediarama fait partie de Cosavostra, cabinet de conseil et agence digitale
📍Mediarama est leader en France dans son activité de conseil pour les médias avec plus de 100 médias accompagnés sur plus de 140 projets.
📍 L’agence emploie une centaine d’experts (studio UX / UI, développement / intégration, acquisition / growth), et des consultants triés sur le volet (formation, recherche de financement, conseil)
Vous avez un projet ? Une idée en tête ? Besoin d’une formation ? Parlons-en !👇