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La newsletter de veille et d'analyses médias par CosaVostra

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Par Cyrille Frank
11 avr. · 4 mn à lire
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Le divertissement, meilleur allié de l'actu?

On oppose souvent le divertissement à l'information "sérieuse". Voilà pourquoi le divertissement - via les jeux notamment - est son meilleur allié.

réalisé avec MidJourneyréalisé avec MidJourney

Par Cyrille Frank, François Defossez, Laura Pironnet, Samy Snider, Orlane Tonani.

Bonjour à toutes et à tous,

Cette semaine, on vous parle de jeux et de divertissement, source de revenus et de recrutement d’abonnés pour quelques grands médias comme Le New York Times, Le Parisien ou Le Monde.

On salue bien bas nos nouveaux inscrits, notamment de La Provence, Rossel, SciencePo, la FNAC, l’Inserm… et tous les autres ! La diversité des profils fait plaisir à voir :)

Et merci à tous et toutes de nous lire (quand vous avez le temps !)

Bonne lecture :)

[L’équipe Médiarama]


🔎 Les jeux, la martingale de revenus des sites d’actu ?

[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]

Dans l’édition de la semaine dernière, on découvrait que plus de la moitié de l’engagement de l’app du New York Times vient des jeux. Cette semaine, un article de La revue des médias décortique cette stratégie ludique adoptée par un nombre croissant de sites d’information pour recruter de nouveaux abonnés; ou simplement se diversifier. C’est le cas notamment de Ouest France, Le Monde, Le Parisien en France.

Dans un vieux billet de Mediaculture (2012 !), je prophétisais déjà (avec emphase et un brin de provoc’) : “Le salut de l’info viendrait du divertissement”, et je préconisais de packager davantage “l’information à la sauce plaisir”. Cette intuition se confirme pour cinq raisons principales :

1. Le divertissement répond à un besoin fort des utilisateurs

Le temps passé sur les applications mobile nous donne un indice de ce qui intéresse prioritairement une majorité d’individus. Et l’actu n’est manifestement pas une priorité, selon l’étude Data.ai de 2014 (pdf). En tête, les applis sociales, les applis de vidéos et de streaming, les utilitaires divers, le shopping…

2. Les jeux augmentent les probabilités de convertir les lecteurs en abonnés

Les joueurs y restent longtemps, et reviennent souvent. Cet engagement augmente les chances de transformer ses lecteurs en acheteurs, analyse Marion Wyss, co-fondatrice de Poool et de The Audiencers.

3. C’est un moyen de récupérer des données utilisateurs

C’est un service que l’on peut troquer contre une inscription, afin de récupérer des données pour mieux connaître l’audience. Ce, dans une stratégie d’abonnement, ou de ciblage publicitaire (et souvent les deux).

👉 Re-lire “fin des cookies tiers, il est temps de passer la seconde !

4. C’est une façon daccroître l’attractivité de l’actu

Ceci, grâce aux offres couplées, les “bundles” comme ceux du New York Times. Ces packs mixent actus, jeux, recettes et sport et ajoutent du plaisir et de l’utile à une matière parfois austère, voire rebutante.

5. C’est enfin une source de revenus en soi, par diversification pour les médias.

Le NYT propose depuis une dizaine d’années, un abonnement aux jeux, dès 2 euros par mois.

Attention, la conception des jeux en ligne nécessite un savoir-faire

Pour proposer cette offre de contenus (mots-croisés, casse-tête…) loin du journalisme, les médias sous-traitent à des entreprises comme RCI Jeux (fondée par Armand Jammot, oui l’ancien producteur de “Des chiffres et des Lettres”!)

✔️ Pour plaire, un jeu doit être à la fois facile à comprendre et difficile à réaliser, à l’image des succès Spelling Bee ou Wordle

✔️ Les mots croisés en ligne doivent être réalisables sur une durée plus courte que les versions imprimées. “Quatre à cinq minutes” confie Claire Bourdillon, la directrice des opérations de RCI Jeux.

✔️ L’ergonomie des jeux est soigneusement testée “On analyse beaucoup le parcours des utilisateurs, notamment là où ils cliquent” explique Jonathan Knight, responsable des jeux au NYT

👉 Lire l’article complet : “Jeux en ligne : un casse-tête rentable pour les titres de presse”


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📊 Les chiffres qui comptent

3 milliards d'euros pour la production d'information en France en 2023

Plus de 3 milliards d'euros ont été dépensés par les médias français pour produire de l'information en 2023, selon un groupe de travail pour les Etats généraux de l'information. Le montant s’élève à 2,4 milliards, hors agences de presse et presse professionnelle.

  • Les salaires des 27.000 personnes représentent plus de 70% de ce coût, surtout des journalistes permanents

  • Le chiffre d'affaires total des médias grand public est estimé à 12 milliards d'euros

  • Le financement provient à 23% des abonnements et ventes au numéro, 35% de la publicité et 32% des financements publics (aides à la presse et financement de l'audiovisuel public).

47 % de la population américaine écoute des podcasts chaque mois

  • Croissance de l’usage : 47 % de la population américaine de 12 ans et plus a écouté un podcast le mois dernier, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2023

  • Augmentation chez les auditrices : les femmes ont accru leur consommation mensuelle de 39 % à 45 % et leur consommation hebdomadaire de 27 % à 32 %

  • Pic d'écoute audio en ligne : 76 % de la population américaine de 12 ans et plus a écouté de l'audio en ligne le mois dernier, le niveau le plus élevé jamais enregistré

👉 Voir l’étude complète de Infinite Dial (en anglais et pdf)

Plus de 90% des médias représentés sur CNews sont de droite ou d’extrême-droite

Une étude réalisée par Sleepy Giant entre le 1er janvier 2023 et le 4 avril 2024 montre l’origine des intervenants de la chaîne d’information. Le manque de pluralisme plusieurs fois dénoncé par l’Arcom (et récemment le Conseil d’Etat) est patent, sur ces données.

👉 Re-lire “La liberté d’expression devra être mieux encadrée en télé”


🎧 Reworld Media propulse la monétisation des vidéos

[Par François Defossez, Head of medias]

Cette semaine, j’ai reçu Pierre Nouailhac, Directeur Général de Propulse by Reworld Media. Propulse fédère des créateurs et sociétés de production pour distribuer leurs contenus sur les réseaux sociaux.

  • Objectif principal : optimiser la production des vidéos pour diverses plateformes, industrialiser la création de contenus et leur monétisation pour les créateurs

  • Distribution sur mesure : Propulse offre une distribution personnalisée sur toutes les plateformes, adaptée aux spécificités de chaque algorithme

  • Critères d’éligibilité : avoir produit plus de 20 heures de contenus, ce qui inclue des créateurs individuels et de petites structures comme des clubs de football

👉 Pour écouter l’émission, c’est ici


💡Ça nous a intéressés

La diffusion de fake news se nourrit aussi d’un besoin de chaos

  • Une étude de Cambridge révèle une tendance à partager des fausses infos, motivée par un désir de tout démolir. Nulle volonté de renverser le système ou de diffuser une idéologie : beaucoup sont juste désœuvrés et préfèrent le chaos à l’ennui.

  • Un besoin de contrôle. Certains sont mus par la volonté de ne pas se sentir les seuls perdants. Leur action rend la situation pire pour tout le monde, certes. Mais ils ont, au moins ce pouvoir là.

  • Impact social et politique. Ces comportements en France se renforcent par des algorithmes qui amplifient les voix toxiques, et augmente leur portée de 80 à 180%.

Lire l’article de Meta-Media : Ces “ingénieurs du chaos” qui alimentent les fake news

🗞️ Du côté des médias


📱 Du côté des plateformes


🤖 Et arriva l’IA…


🙃 Insolite (voire flippant)

Le film “Her” est déjà une réalité. Loverr.AI par exemple, génère une petite amie virtuelle avec qui converser. Personnalisez son apparence et sa personnalité. “Dites adieu aux nuits solitaires” vante le site.


🕵️ Offres d’emploi


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