Google change les règles du jeu avec AI Overviews. Le clic amorce son déclin. Les médias doivent s’adapter ou mourir.
©Cleo Vermij via unsplash en CC
Par Cyrille Frank, François Defossez, Orlane Tonani, Samy Snider.
Le 29 mai dernier, Google a annoncé le lancement de son moteur de réponses. Et déjà, des éditeurs se plaignent de la chute brutale de leur trafic. Pour Cyrille, le déclin du clic est une tendance de fond que les médias doivent anticiper.
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[L’équipe Médiarama]
[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]
Les résumés générés par l'IA, ou AI Overviews (AIO), commencent à apparaître en tête des résultats de recherche Google. Certains éditeurs ont commencé à voir leurs taux de clic chuter.
📍MailOnline, a indiqué que les taux de clics ont chuté de 48 à 56 % sur les articles contenant des AIO, lors du dernier congrès mondial de la WAN-IFRA.
📍Barry Adams, consultant SEO, a confirmé que si vous êtes classé premier pour un mot-clé et qu'un AIO apparaît, vous pouvez vous attendre à une baisse de trafic d'environ 30 %.
📍Les recherches sans clic représentent déjà 58,5 % de l'activité Google et les AIO vont accélérer la tendance.
Les optimistes comme Andréa Bensaid, le patron de Eskimoz, constatent que les liens proposés par Perplexity renvoient vers les mêmes sites que Google, peu ou prou. Et donc que la page web et le SEO sont encore bien vivants, même s’ils mutent.
D’autres comme David Schwalberg, directeur de la société Yooka (référencement naturel) soulignent que Google Discover génère désormais plus de trafic d'actualités que la recherche traditionnelle. Et que l’arrivée prochaine de Discover sur desktop renforcera ce mouvement.
Comparaison résultats Perplexity vs Google v/ Eskimoz
Tout cela est vrai, mais je crains que ce ne soient que des étapes intermédiaires. Dans une société où le temps est précieux, où l’on est de plus en plus submergés (notamment par une avalanche de contenus IA), le clic se fera de plus en plus rare.
Surtout quand l’interface de l’utilisateur pourra proposer une mise en forme sur-mesure, dans le format de son choix (texte, audio, vidéo ou les trois). La page web – mise en forme unique d’une information – va s’effacer au profit de l’information elle-même. Les sites optimisés SEO de demain devront surtout proposer des informations structurées (les fameux qui, quoi, quand, où, pourquoi, comment…), vérifiées, actualisées.
Il y aura toujours des pages web pour offrir des contenus originaux non-demandés, comme Google Discover qui cohabite avec le search ou les têtes de gondole qui s’ajoutent aux rayons des supermarchés. Mais les sites ressembleront de plus en plus à des bases de données, accessibles via une interface vocale sur la home, plus quelques “promos éditoriales” du moment. Les rubriques auront de moins en moins de sens.
1️⃣ Structurer et enrichir leurs contenus et y implémenter un moteur IA propriétaire
C’est l’objet du projet Spinoza conduit par L’Alliance et RSF sur les sujets climatiques
2️⃣ Négocier collectivement des licences avec les plateformes, via le DVP par exemple
Les négociations individuelles par les gros acteurs comme Le Monde ou l’AFP ne servent ps l’intérêt commun
3️⃣ Travailler leur marque et leur communauté pour créer un lien de confiance
La relation l’emporte toujours sur le contenu. C’est elle que les médias doivent cultiver plus que jamais.
👉 Lire l’article “What We Learned at the WAN-IFRA World News Media Congress”
👉 IA générative: la mort de la page web est programmée, comment l’anticiper ?
L'aperçu de l'IA de Google AI Overviews (ou SGE) a été affiché dans 84 % des requêtes lors des tests, ce qui signifie moins d'opportunités pour les sites web d'attirer du trafic.
Un sondage Gallup estime que la confiance dans les médias est passée de 72 % en 1976 à 31 % aujourd'hui.
Les Français ont passé en moyenne 3h01 chaque jour sur Internet, en avril 2025 selon Médiamétrie (contre 2h40 en 2024, soit 13% de plus). Le mobile a représenté 80% de leur temps de surf quotidien. 56,7 millions d’individus se sont connectés à Internet au cours du mois, soit 88% des Français.
[Par François Defossez, Head of medias]
J’ai reçu Raphaël Labbé, pdg de Wiztrust, outil qui permet de certifier les contenus à la source, notamment les communiqués de presse. Wiztrust, c’est au départ un logiciel pour les dircoms : CMS, CRM et newsroom.
L’origine de l’idée : un faux communiqué de presse de Vinci qui fait plonger la bourse
Le contexte : les fake news pas nouvelles mais démultipliées par le numérique et les réseaux sociaux
Développement de “l’hacktivisme” : de faux communiqués pour forcer l’agenda des entreprises
👉 Ecoutez le podcast entier
👉 Réécouter le podcast avec Benjamin Sabbah de Reporters sans Frontières (JTI)
Ce guide s'adresse aux journalistes et professionnels des médias. Il propose des stratégies pratiques pour expliquer l'IA dans un langage accessible, en utilisant des pratiques de divulgation centrées sur le public et en sensibilisant le public à son fonctionnement.
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