Les Echos a repensé sa stratégie vidéo, ses formats, sa grille de programmation pour attirer les moins de 35 ans. L'audience est au rendez-vous.
Par Cyrille Frank, François Defossez, Orlane Tonani, Samy Snider.
Bonjour à toutes et à tous,
Vous êtes 45 à avoir répondu à notre questionnaire, grand merci à vous ! Pour ce petit échantillon d’environ 1% de fidèles (nous avons plus de 4000 inscrits), la newsletter est bien appréciée. Ça ne dit hélas pas grand chose de la satisfaction des autres, mais c’est un indice (et ça fait plaisir, on ne va pas se mentir 😇 )
Pour les points d’amélioration, on a surtout noté :
Trop longue parfois, ce qui oblige à la lire en plusieurs fois. Pas le temps !
Beaucoup de fautes et coquilles
La mise en forme peu lisible, paragraphes parfois trop longs, trop de liens…
Proposez aussi des conseils pour les petits médias !
De nouveaux formats : résumés chronologiques, interviews, infographies, une version audio ?
Pas assez d’interaction avec les abonné(e)s
On prend bonne note de vos remarques et on va essayer de s’améliorer dans la mesure de nos moyens :)
Très bonne lecture :)
[L’équipe Médiarama]
[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]
Les Echos, via le compte de Violaine Degas - Chief digital officer - a publié un petit bilan chiffré de la nouvelle stratégie vidéo du quotidien économique sur Youtube.
• Plus de 3,6 M de vues, soit +368% de vues en janvier 2025 vs 2024
• Une audience rajeunie avec 42% de visiteurs de moins de 35 ans
Pierre Schneidermann, qui a élaboré la stratégie et les formats avec Fabien Laborde a gentiment pris le temps de m’expliquer les recettes de ce succès.
1. Recruter des jeunes pour parler aux jeunes. La direction a fait appel à un ancien de Konbini (Pierre) et lui a donné carte blanche pour oser de nouveaux formats et un ton nouveau. Idem de l’équipe de huit journalistes vidéos ou de la DA qui font partie du public cible.
2. Choisir des sujets qui intéressent cette audience. Pierre s’est orienté vers des histoires de succès ou de plantades d’entreprises iconiques et si possible françaises (effet “cocorico”). Ces “faits divers de l’économie” ont permis de garantir une progression du trafic et de l’engagement.
3. Produire moins pour produire mieux. Les Echos a arrêté de publier l’actualité sur sa chaîne. Un risque pour le trafic, car certains sujets pouvaient générer des milliers de vues. Mais une clarification de la promesse aux lecteurs : “nous, on fait des business stories” résume Pierre.
4. Soigner les formats. L’autre avantage de ce choix décisif du qualitatif au quantitatif : libérer du temps pour perfectionner ses sujets. Chaque vidéo de 5 à 15 minutes, produite de manière autonome par les journalistes-vidéastes-monteurs, prend 10 jours, parfois plus.
Le storytelling est très travaillé, avec de l’incarnation (journaliste face-cam’) sur le modèle de Johnny Harris. Pierre fait la chasse aux phrases longues, trop écrites, il veille aux transitions, ruptures, chutes…
5. Soigner le ton. Pierre st partisan (comme moi) de l’édu-tainment - le lecteur doit prendre plaisir, s’amuser, guerre de l’attention oblige.
6. Travailler le marketing éditorial. Celui-ci commence avec le nom des rubriques qui sont marrantes, originales et néanmoins claires. “Secret Sauce, Business Drama, Cash Flow, Plan carte…”. Mais c’est aussi un effort minutieux sur les titrages (conçus en binôme avec le journaliste, ils peuvent prendre 30 minutes à être trouvés !) et les miniatures animées (par une directrice artistique freelance).
7. Travailler le design graphique. Les visuels des miniatures sont à la fois très attractifs, clairs et permettent d’identifier la marque Les Echos. Un graphisme de fond différent illustre chaque rubrique, les visuels sont retravaillés via un filtre rouge, le rouge et le noir des Echos rappellent l’identité de la marque.
8. Donner de la liberté aux rédacteurs. Les journalistes proposent les sujets, les écrivent, les tournent, les montent. Ils sont moteurs d’idées et cette autonomie les motive et les fait progresser. Evidemment, ils doivent être bons et passionnés par leur travail car le rythme est soutenu !
On vous a fait suivre cette newsletter ? Recevez les prochaines chaque mercredi matin :
+2137% d’augmentation des deepfakes sur trois ans
Les tentatives de fraude à l’aide de deepfakes ont explosé selon la société Signicat. Celle-ci a interrogé plus de 1200 professionnels européens travaillant dans la finance et les paiements. 42.5% des tentatives de fraude du secteur financier sont réalisées à l’aide de l’intelligence artificielle. Les deepfakes sont devenus l’une des principales méthodes d’usurpation d’identité.
97% de modération en moins sur Facebook ?
L'abandon annoncé par Meta de son programme de fact-checking et de ses systèmes de détection de discours haineux pourrait se traduire par l'arrêt de 97% de sa modération actuelle. Ce chiffre provient d’une étude du Center for Countering Digital Hate (CCDH), lequel prévoit un “raz-de-marée” de contenus préjudiciables aux internautes.
[Par François Defossez, Head of medias]
Dans cet épisode, Ilan Rainier, cofondateur et CEO d’OKS, partage sa vision des transformations en cours dans l’univers des médias et des créateurs de contenu.
• Les créateurs de contenu remettent en question les pratiques des médias traditionnels, en favorisant la proximité et l’identification avec leur audience.
• Le positionnement d’OKS : une plateforme “all-in-one” pour simplifier la monétisation des contenus, des outils adaptés pour gérer les communautés et les contenus digitaux.
• La montée en puissance des modèles de niche : opportunités de monétisation via des communautés spécialisées.
• Le potentiel lié aux outils d’IA pour optimiser la création et la monétisation.
Après l’envol de sa plateforme de streaming, TF1 vise l’international
“Ce qui est surprenant, c’est qu’on ait laissé C8 émettre si longtemps”
Assises du journalisme à Tours - 10 au 15 mars : réservez vos places
Julien Cadot explique comment Numérama tire bénéfice de l’IA
Prévoir d’abord sa stratégie et se demander ensuite si l’IA peut être utile
Semi-automatiser la production de certains con tenus. Numérama a crée une newsletter grâce à un tableur et une API qui interroge l’outil d’IA. Mais toujours avec une relecture et édition humaine.
Etre transparent auprès des lecteurs, expliquer en quoi la newsletter a permis de mieux comprendre l’IA pour mieux l’expliquer ensuite
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Francesca Dumas de Contribly (The Guardian) m’a interrogé longuement. Parmi les points évoqués :
Les partages mesure clé de l’engagement car les contenus sont surtout du carburant social.
Le temps passé, la récurrence de visites mais aussi l’émotion générée. En cours de développement : la mesure de la qualité de l’attention qui peut changer la donne publicitaire.
Comment l’augmenter ? Ecouter son public, valoriser les interactions, proposer des formats accessibles, clairs et plaisants (avec du plaisir !). Pour écouter les exemples et la discussion entière :
Lamy Liaisons recherche un (e) journaliste protection sociale
L’Echo Républicain recrute un(e) journaliste - chef / cheffe d'agence
📍Mediarama fait partie de Cosavostra, cabinet de conseil et agence digitale
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