Par Cyrille Frank, François Defossez, Samy Snider.
Bonjour les Médiaram’addicts,
Cette semaine, on s’inspire des influenceurs qui ont le vent en poupe. Et pourraient bien remplacer un jour nos vieux médias descendants, car ils se professionnalisent et se respectabilisent.
Bienvenue aux nouveaux abonnés de Bayard, Agence Wam, Weelz, DW, Prisma, Figaro, Le Monde, Destination Angerset merci à tous pour votre fidélité !
Bonne lecture :)
[L’équipe Médiarama]
🔎 Les influenceurs devancent les médias chez les jeunes publics. Et voici pourquoi.
[Par Cyrille Frank, directeur de la formation/transformation numérique]
Ce fut l’une des révélations chocs de la campagne présidentielle américaine : le déséquilibre des forces entre influenceurs et médias traditionnels. Le podcast de Joe Rogan avec Trump a cumulé 45 millions de vues Youtube. Ce, comparé aux 130.000 abonnés papier et 2,5 millions numériques du Washington Post.
Sur TikTok, Instagram, Snapchat ou YouTube, 54% en moyenne des utilisateurs écoutent d’abord les influenceurs pour s'informer, d’après le rapport Reuters 2024 (pdf p.15).
En France,Hugo Décrypte, avec près de 3 millions d’abonnés sur Youtube et près de 6 sur TikTok est devenu la source principale d’information politique des jeunes. Gaspard G (de son vrai nom Gaspard Guermonprez) est l’autre talent montant avec plus d’un million d'abonnés sur YouTube. A tel point que France Inter, première radio nationale, lui tend le micro depuis début décembre, du lundi au jeudi à 6 h 45.
La fusion et réconciliation des deux mondes est en cours, à l’image de cette vidéo de Squeezie et Thierry Ardisson. Ce dernier ironisait il y a cinq ans : “Vous êtes un génie parce que votre boulot consiste à vous filmer en train de jouer à des jeux vidéo et à le diffuser”. Il ne rigole plus et “suit ça de très près”.
1. Utiliser ces créateurs de contenus comme des ambassadeurs, les intégrer à leurs médias pour retrouver de l’intérêt des jeunes publics
2. S’inspirer des pratiques des créateurs sociaux en intégrant l’audience à la conversation, en les interrogeant, tenant compte de leur avis, en les valorisant
3. Incarner l’information tout en restant équilibré et sérieux (et séparer les faits des opinions, ce que ne font pas toujours les influenceurs ou jeunes médias militants)
4. Recruter les audiences sur les plateformes en utilisant les bons formats et codes. Et en tâchant de les rapatrier le plus possible chez soi (stratégie “produit” au delà des contenus produits)
1000 milliards de $ pour le marché publicitaire en 2024
C’est ce que prévoit le rapport This Year Next Year de GroupM, tous supports confondus. C’est une augmentation de 9,5% par rapport à l’an dernier. En 2025, le secteur pourrait même atteindre 1100 milliards de dollars (+7,7%). Les grands gagnants : le retail media (+18% en 2024), le display (+12,4%), le search (+10,1%). La presse, elle, recule de 4%. D’ici 2029, elle ne représentera que 3,0 % des revenus publicitaires, contre 10,7 % en 2019 et 35,1 % en 2009.
J’ai reçu Camille Pettineo, rédactrice en chef adjointe chargée de l’exploitation éditoriale de la data à l’INA. Elle nous explique l’ambition de l’organisme public.
Un patrimoine immense. 27 millions d’heures d’archives stockées via le dépôt légal. Plus de 700 000 heures de contenu analysé pour data.ina.fr
Un média distinctif. Camille décrit l’ambition de l’INA de devenir un média, avec des projets éditoriaux novateurs comme Madelen, INA Hip-Hop, et maintenant Data.ina.fr
Des formats ludiques et percutants : des quiz, des cartes et graphiques interactifs travaillent à rendre les chiffres captivants. Ce, tout en assurant la transparence des biais potentiels des algorithmes.
Depuis 2008, la presse américaine a perdu de nombreux titres et généré les fameux “déserts d’information”. Pourtant, certains journaux locaux s’en sortent bien. Lerapport du Medill Local News Initiativedresse un panorama des solutions qu’ils ont trouvées. Je les ai détaillées lors du salon La Presse et Médias au Futur.
1. Remplir un espace éditorial vacant 2. Multiplier les sources de revenus 3. Faire du e-commerce d’affiliation 4. Partager la gouvernance avec les salariés 5. Développer le modèle d’adhésion et de dons
Éditeurs, médias : Devenez les meilleurs amis du SIG !
Vous êtes éditeurs, médias, créateurs de contenu ? Vous êtes forcément doué pour capter l’attention ! Et si vous mettiez ce pouvoir au service de campagnes d’intérêt général ? Le Service d’information du Gouvernement (SIG) cherche des partenaires privés pour co-créer des initiatives percutantes.
Imaginez : un partenariat SIG & Vous, aussi stylé que leur collaboration avec Décathlon pour le Pass Sport ou avec la RATP contre les violences faites aux femmes.
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Cyrille Frank
Formateur, consultant pour les médias, fondateur de mediaculture.fr, directeur de la formation et de la transformation numérique chez @CosaVostra